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Les lectures de Naolou
13 septembre 2010

Contes d'un buveur d'éther

Lorrain_Contes_BuveurContes d'un buveur d'éther - Jean Lorrain
Editions du Chat Rouge, Collection La Merveille
2010, 119 pages
15 €

Lu et chroniqué pour les Chroniques de l'Imaginaire.

Résumé

Jean Lorrain (1855-1906) était éthéromane - entre autres. C'était surtout un incomparable écrivain. En 1895, son recueil Contes d'un buveur d'éther est publié pour la première fois. C'est ce recueil que les éditions du Chat Rouge réédite aujourd'hui dans sa version intégrale, complété par une préface éclairante de Gérald Duchemin.

Un appartement qui rend fou ; des oiseaux ignobles et terrifiants ; l'apparition d'une silhouette sans tête dans un cabinet de travail ; un étrange mardi-gras ; un bal masqué, plus étrange encore ; un terrifiant souvenir d'enfance ; la répulsion d'un homme contre la laideur des passagers du tramway parisien ; une rencontre cauchemardesque dans le train de minuit vingt ; l'ombre suspecte d'un admirateur trop empressé... Voilà pour le résumé des neuf nouvelles terrifiantes qui constituent les Contes d'un buveur d'éther.

Mon avis

Ces neuf nouvelles peuvent se lire indépendemment mais tissent entre elles des liens incontestables, par le biais notamment du personnage de Serge Allitof et de son comparse de Jacquels, que l'on retrouve dans quatre nouvelles, où ils sont tour à tour narrateur, personnage principal ou simple figurant. Dans la préface, Gérald Duchemin souligne qu'Allitof, éthéromane, serait le double de Lorrain. Ils semblent effectivement avoir des vies, des addictions, des obsessions et des cauchemars très semblables. Je vous recommande vivement la lecture de la préface de Gérald Duchemin avant celle des contes : elle éclairera votre compréhension du recueil et aiguisera votre attention.

Jean Lorrain est vraiment un auteur incroyable, un auteur qu'il faut lire. Avec un fantastique discret, il parvient à insinuer dans l'esprit du lecteur une terreur grandissante. Nul besoin ici de créatures aux dents longues ou de ruisseaux d'hémoglobine : l'horreur se cache dans un rêve éveillé, dans le souffle de vent qui agite un rideau, ou dans l'ombre d'un oiseau qui se pose sur le bord de la fenêtre. Du grand art, dans la tradition des maîtres de la nouvelle fantastique du dix-neuvième siècle.

Du même auteur dans ma PAL : Princesses d'ivoire et d'ivresse (je l'ai commencé depuis plusieurs mois, j'en lis un conte de temps en temps ; c'est très différent pour l'instant).

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